Comme un autre
Il m'arrive de prendre du recul par rapport à l'endroit où je suis, à la situation dans laquelle je suis, et de la voir, de me voir, "comme si j'étais un autre".
C'est à dire d'imaginer que je perçois la situation depuis les yeux et le cerveau d'une autre personne présente: elle me voit; elle constate comment j'agis et comment je parle.
Dans le passé, ce genre de pensée pouvait avoir pour moi quelque chose de paralysant: j'essayais sans doute alors de contraindre mon comportement, de "tenir compte" du fait qu'on pourrait me juger, etc.
Mais maintenant, dans la mesure où je vis ou désire vivre sans cesse dans l'amour, me "voir de l'extérieur" n'a plus rien de bloquant.
Cela n'arrive pas souvent cependant.
Et c'est très enrichissant. Car on s'aperçoit qu'effectivement, "on n'est pas grand chose"... Que nos paroles sont bien pauvres, nos comportements bien égoïstes, etc.
C'est comme cela ! J'essaie d'apprendre à m'accepter ainsi.
Un autre domaine où cela s'applique plus ou moins est la conduite d'une voiture.
Ces dernières années, j'essayais de m'appliquer, quand j'avais un passager - une passagère :-) , à "tenir compte" d'elle dans ma façon de conduire, c'est à dire en somme à penser davantage à ma conduite.
Maintenant je ne pense plus à "moi", à "bien conduire", mais je visualise la voiture, et la façon dont elle se déplace, comme si j'étais un passager.
Je pense "trajectoire fluide", "douceur du déplacement", etc. (et non pas: "est-ce que je tourne bien le volant").
Là aussi, bien sûr, je ne le fais pas tout le temps. Mais c'est une nouvelle approche.
Où je ne cherche pas à "faire", mais simplement à "être", avec les autres.
20-4-2015